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Corso di Francese – CIM PAVIA – 2014

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LE PASSE’ Film franco-iranien d’Asghar Farhadi , Paru en 2013

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
Pubblicato in: cinéma. Lascia un commento

Fiche technique

  • Titre : Le Passé
  • Titre international : The Past[2]
  • Réalisation : Asghar Farhadi
  • Scénario : Asghar Farhadi
  • Photographie : Mahmoud Kalari
  • Son : Stéréo
  • Production : Alexandre Mallet-Guy
  • Sociétés de production : Memento Films Production
  • Sociétés de distribution : Métropole Films Distribution (Québec)
  • Pays d’origine :  France
  • Langue : Français
  • Durée : 130 minutes
  • Format : Couleurs – Ratio : 1.85:1
  • Genre : Drame
  • Dates de sortie :  France : 17 mai 2013 (Festival de Cannes 2013)

Récompenses

  • Festival de Cannes 2013 : sélection officielle
    • Prix du jury œcuménique
    • Prix d’interprétation féminine pour Bérénice Bejo
  • National Board of Review Awards 2013 : meilleur film en langue étrangère
  • Critics’ Choice Movie Awards 2014 : meilleur film en langue étrangère
  • Golden Globes 2014 : meilleur film en langue étrangère
  • Satellite Awards 2014 : meilleur film en langue étrangère
  • Césars 2014 :
    • meilleur film
    • meilleur réalisateur pour Asghar Farhadi
    • meilleure actrice pour Bérénice Bejo
    • meilleur scénario original pour Asghar Farhadi
    • meilleur montage pour Juliette Welfling

Questions et suggestions :

  • Le résumé (synopsis) du film
  • Quels sont les thèmes principaux du film?
  • Quelles interrogations vous a-t-il suscitées?
  • Comment expliquez-vous le titre?
  • Le/s personnage/s au/xquel/s vous vous êtes identifié
  • Comment interprétez-vous la fin du film?
  • Y a-t-il une séquence qui vous a particulièrement touché?
  • Comment l’histoire est-elle racontée? Quel est l’ordre’
  • Quels est le point de vue par lequel est racontée l’histoire?
  • Y a-t-il d’autres films (ou d’autres histoires) que Le Passé vous évoque?
  • Bien regarder les premières scènes et les dernières
  • Bien regarder comment le générique est présenté

 

Le passe press from maggica

Etre spectateur conscient d’un film

Premier niveau:

  •             Ce que le film raconte
  •             Ce que j’interprète en assistant à la projection (inférences sur l’intrigue)
  •             Ce que le réalisateur veut nous dire (son message)
  •             Ce qui reste en moi du film

Deuxième niveau: comment l’histoire est racontée

  • L’ordre de la narration (récit linéaire/flask back/opposition/ellipses/sommaires par les dialogues/etc)
  • Les images /les cadrages/le point de vue (la voix et l’oeil qui raconte)
  • Voir ce qu’on ne voit pas

Troisième niveau:

  • L’histoire et son rapport à la réalité (réalisme, fantasy, réalisme magique, etc.)
  • Comment l’histoire se rapporte à d’autres histoires (film, littérature, histoire)

Quatrième niveau : L’analyse

  • Composer de manière orale ou écrite l’analyse (en relatant ce qui a été dit au niveau 1,2,3)

Cinquième niveau: production de nouvelles images  (ecphrase)- Composer un produit artistique où un art essaie de se mettre en relation avec un autre art en définissant et en décrivant l’essence et la forme de l’art originel, et ce faisant il révèle et amène à la vie des détails normalement invisibles à quelqu’un qui n’est pas particulièrement expert de cette forme spécifique d’art. Une oeuvre descriptive de prose ou de poésie, un film, ou même une photo peuvent par conséquent mettre en évidence, chacune par le langage qui lui appartient, le sens ou les spécificités d’une quelconque autre oeuvre des arts visuels, et ce faisant, élargir l’expérience esthétique de l’utilisateur. Un tableau peut représenter une sculpture et, inversement, un poème illustrer un tableau, une sculpture reproduire la protagoniste d’un récit. Dans les circonstances appropriées, un art quelconque peut décrire n’importe quel autre art, surtout si l’élément rhétorique, conçu comme le sentiment de l’artiste quand il a créé son oeuvre, est présent.  Réaliser un produit filmique relatif au film vu et aux réflexions qui en découlent. 

Le Festival de Cannes

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
Pubblicato in: cinéma. Lascia un commento

1    http://www.festival-cannes.com/fr.html

2. http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2014/05/13/sergio-leone-et-quentin-tarantino-en-cloture-a-cannes_4416184_766360.html

Le Festival de Cannes, fondé en 1946 sur un projet de Jean Zay, Ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire, et appelé jusqu’en 2002 le Festival international du film, est un festival de cinéma international se déroulant chaque année à Cannes (Alpes-Maritimes, France) durant douze jours. Il nait en concurrence avec le Festival de Venise, fondé en 1932 ; avec le Festival de Berlin (1951),ce sont les 3 festivals de qualité les plus importants.

Il est devenu, au fil des années, le festival de cinéma le plus médiatisé au monde, notamment lors de la cérémonie d’ouverture et la montée des marches : le tapis rouge et ses vingt-quatre « marches de la gloire ». Le Festival est aussi beaucoup critiqué, et fut à l’origine de plusieurs scandales ou controverses que documentèrent magazines et journaux, français et étrangers.

Chaque année, durant la seconde quinzaine de mai, des cinéastes, des vedettes, des professionnels de l’industrie cinématographique (producteurs, distributeurs, vendeurs internationaux…) et des milliers de journalistes se déplacent à Cannes. Les principales projections ont lieu au palais des festivals et des congrès, situé sur la promenade de la Croisette.

Parallèlement à la sélection officielle du Festival (films en et hors compétition), plusieurs sections ont été créées au fil des ans. Parmi elles, on retrouve la Quinzaine, la Cinéfondation, la Semaine de la critique, Un certain regard, et surtout le Marché du film de Cannes, le premier au monde, en importance, avec 11 000 participants.

Les producteurs et distributeurs y trouvent des partenaires pour le financement de leurs projets de films, et vendent les œuvres déjà tournées aux distributeurs et télévisions du monde entier.

Ce festival, au départ simple manifestation touristique et mondaine, a été créé pour récompenser le meilleur film, le meilleur réalisateur ou le meilleur acteur et la meilleure actrice d’une compétition internationale de films. Plus tard, d’autres prix décernés par un jury de professionnels, d’artistes et d’intellectuels, sont apparus, comme le Prix du Jury, le Grand Prix et surtout la Palme d’or. Aujourd’hui, la sélection officielle se veut le reflet de la production cinématographique mondiale. La compétition met généralement en exergue le cinéma d’auteur ou de recherche.

 

Quelle est la mission du Festival de Cannes ?
Depuis ses origines, le Festival de Cannes est fidèle à sa vocation fondatrice : révéler et mettre en valeur des œuvres pour servir l’évolution du cinéma, favoriser le développement de l’industrie du film dans le monde et célébrer le 7ème art à l’international.

C’est quoi la « Sélection officielle »?
Elle met en valeur la diversité de la création cinématographique à travers différents volets et d’abord la Compétition et Un Certain Regard. Des films qui illustrent le « cinéma d’auteur grand public» sont présentés en Compétition et Un Certain Regard met l’accent sur des œuvres originales dans leur propos et leur esthétique. La Sélection officielle repose aussi sur les films Hors Compétition, les Séances Spéciales et les Séances de minuit, Cannes Classics et la sélection Cinéfondation de films d’école.

Que représentent aujourd’hui les « Marches rouges » ?
C’est un des aspects de la manifestation et bien sûr la partie la plus médiatique de l’événement. Pour l’organisation, c’est d’abord l’opportunité d’accueillir pour la première fois et avec les mêmes égards, les plus grands artistes du cinéma mondial et les talents émergents. C’est également l’occasion d’honorer la créativité des artistes sur laquelle repose le prestige du Festival.

En quoi consistent les sélections non compétitives ?
Les films Hors Compétition sont souvent des films-évènements qui marquent l’année de cinéma et les Séances Spéciales et Séances de minuit offrent une exposition sur mesure à des œuvres plus personnelles. Les films du patrimoine en copies restaurées sont mis en valeur à Cannes Classics qui accueille également des hommages et des documentaires sur le cinéma. En dehors de la Sélection, les cinéphiles ont aussi l’opportunité de découvrir le cinéma autrement au travers de Leçons, d’hommages ou d’expositions…

Quelle place est réservée au court-métrage à Cannes?
A Cannes, le court métrage est représenté par la Compétition, à l’issue de laquelle le Jury des courts métrages remet une Palme d’or et par le Short Film Corner, un espace professionnel dédié aux rencontres, aux échanges, à la promotion des films.
En 2010, le Festival a créé « Cannes Court Métrage » qui réunit ces deux entités dans une dynamique complémentaire pour offrir un panorama complet de la création mondiale au format court et stimuler la créativité de ses auteurs.

Quelles sont les initiatives du Festival en faveur de la création ?
Le Festival est très attentif à découvrir de nouveaux talents et à servir de tremplin à la création. Le développement de « Cannes Court Métrage » va dans ce sens. Plusieurs actions destinées à soutenir les talents du futur ont déjà été mises en œuvre: la Caméra d’Or récompense le meilleur premier film présenté soit en Sélection officielle, soit à la Quinzaine des Réalisateurs ou à la Semaine de la Critique.
Quant à la Cinéfondation, qui présente des films d’écoles de cinéma dans le cadre de la Sélection officielle et organise également la Résidence et l’Atelier, elle est un observatoire sur les tendances du cinéma de demain.

Comment entretenez-vous la dimension internationale de la manifestation ?
Les films sélectionnés et les professionnels accrédités au Festival viennent du monde entier et la couverture médiatique de l’événement est internationale. Le Festival de Cannes offre par ailleurs à tous les pays producteurs de cinéma la possibilité de présenter la richesse de leur cinématographie dans le cadre du Village international, qui comptait plus de 40 pays en 2012.
Pour continuer d’encourager cette dimension, 6 nouvelles langues ont été ajoutées au site officiel en 2010. En plus du français et de l’anglais, les internautes peuvent désormais suivre la manifestation en espagnol, portugais, chinois, japonais, arabe et russe.


Le Marché du film, c’est le versant économique du Festival de Cannes ?

Le Festival de Cannes s’est très tôt appuyé sur son Marché du Film pour promouvoir la double nature du cinéma, culturelle et économique. Aujourd’hui, avec plus de 10.500 participants et 1500 projections, il est le premier marché du monde et il contribue au dynamisme de l’industrie mondiale du cinéma. Il est indissociable du Festival en ce sens qu’il favorise aussi la rencontre et qu’il offre aux professionnels accrédités des services et des outils ciblés qui leur facilitent l’échange, la négociation et la découverte.

Que fait le Festival pour le grand public ?
La carrière d’un film et la réputation d’un auteur reposent avant tout sur son accueil en salles. Bien qu’il soit réservé aux professionnels, le Festival est attentif à cette réalité et se prépare d’ailleurs à mieux adapter son accueil des cinéphiles.
Depuis 2012, le film d’ouverture sort en salles en France le jour de sa présentation à Cannes et la cérémonie d’Ouverture est diffusée dans les cinémas afin que les spectateurs puissent vivre en direct la soirée de lancement du Festival.
A Cannes, le Cinéma de la Plage, salle hors les murs, propose chaque soir un film – et depuis 2010 parfois en avant-première mondiale- dans le cadre d’une programmation thématique. Ce sont des projections en plein air ouvertes à tous qui représentent un lien fort avec le public.

Le Festival vient d’avoir 65 ans, quel est le secret de sa longévité ?
Le Festival est solidement ancré dans son histoire, mais il est aussi très attentif à accueillir la nouveauté et l’originalité. Au fil des années, il a évolué en cherchant à préserver ses valeurs essentielles : la cinéphilie, la découverte de nouveaux talents, l’accueil des professionnels et des journalistes venus du monde entier pour contribuer à la naissance et à la diffusion des films.
Lors de chaque édition, des projets voient le jour, des expériences se transmettent, des cultures se découvrent : c’est aussi cette effervescence qui fait du Festival de Cannes le reflet de son époque.

 

 

 JULES ET JIM

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
Pubblicato in: cinéma. Lascia un commento

 « Jules et Jim est un hymne à la vie et à la mort, une démonstration par la joie et la tristesse de l’impossibilité de toute combinaison amoureuse en dehors du couple », écrivait Truffaut un an avant le tournage.

Jules et Jim est la célèbre histoire d’un amour à trois : Jules, un poète juif allemand séjournant à Paris avant la première guerre mondiale, rencontre Jim, poète français qui devient son inséparable ami. Ils font de concert quelques conquêtes féminines, jusqu’à ce que Jules épouse Kathe, allemande elle aussi, en visite culturelle en France également. L’amour de Jules pour Kathe ne fonctionne vraiment que s’il est complété par celui de Jim. Jules et Kathe s’installent en Allemagne où ils ont des enfants. Jim poursuivra au fil des années une relation tumultueuse et discontinue avec Kathe ainsi qu’une indéfectible amitié avec Jules.Cette histoire est un monument fondateur du polyamour. Ce fut d’abord un roman largement autobiographique de Pierre-Henri Roché publié en 1953 dont l’histoire commence avant la première guerre mondiale. L’auteur est le double de Jim, l’amoureux français du trio avec Kathe et Jules.

Le récit est ensuite popularisé par le film de François Truffaut avec Jeanne Moreau en 1962. Kathe s’appelle désormais Catherine et devient française. Truffaut réussit le prodige de reconstituer l’atmosphère poétique un peu surréaliste du livre et y apporte la touche sonore qui complète et synthétise l’histoire avec la chanson « Le tourbillon » (paroles de Cyrus Bassiak et musique de Georges Delerue).

Fiche technique (1962)

 

  • ñ    Réalisation : François Truffaut
  • ñ    Scénario : François Truffaut, Jean Gruault, d’après le roman de Henri-Pierre Roché
  • ñ    Musique : Georges Delerue ; la chanson Le Tourbillon est de Cyrus Bassiak (pseudonyme de Serge Rezvani).
  • ñ    Format : Film noir et blanc 35 mm procédé Franscope
  • ñ    Genre : drame
  • ñ    Durée : 102 minutes

Acteurs

  • ñ    Jeanne Moreau : Catherine
  • ñ    Oskar Werner : Jules
  • ñ    Henri Serre : Jim
  • ñ    Cyrus Bassiak (Serge Rezvani) : Albert
  • ñ    Michel Subor : voix du narrateur

Récompenses

  • ñ    1962 : Grand Prix de l’Académie du Cinéma
  • ñ    Prix de la mise en scène au Festival de Mar del Plata 1962
  • ñ    1963 : Ruban d’argent décerné par le syndicat national italien des journalistes de Film
  • ñ    Meilleur film européen aux Bodil Awards

Musique du film

ñ    Serge Rezvani joue le personnage d’Albert, qui dans le film écrit la chanson Le Tourbillon pour Catherine. Il a réellement écrit cette chanson sept ans plus tôt, en référence justement au couple que formaient Jeanne Moreau et son compagnon de l’époque Jean-Louis Richard, qui était aussi le meilleur ami de Serge.

Adaptation

Jules et Jim constitue un parti pris esthétique de François Truffaut. Plutôt que de remplacer les scènes difficilement adaptables du roman par des scènes équivalentes, procédé qu’il avait dénoncé dans un article célèbre Une certaine tendance du cinéma français, François Truffaut a préféré lire en voix off des passages du roman de Henri-Pierre Roché. Ce procédé permet de rendre à l’écran la saveur littéraire du roma

Autour du film

ñ    Pour son roman, Henri-Pierre Roché puise dans une veine largement autobiographique : Jim (ici, Henri Serre), c’est lui, ou presque; et Jules (Oskar Werner) et Kathe (dans le livre) / Catherine (Jeanne Moreau) sont directement inspirés par l’écrivain allemand (autrichien dans le livre) Franz Hessel et Helen Grund (Berlinoise, fille d’un banquier prussien protestant), parents de Stéphane Hessel, normalien, résistant et diplomate né à Berlin en 1917 (comme il l’a confirmé lui-même dans certains de ses écrits publiés et des interviews).
Ce n’est en fait qu’après la mort d’Helen Hessel (née Grund), morte en 1982 à l’âge de 96 ans, que fut révélée publiquement l’identité des personnes ayant inspiré ce célèbre trio, en particulier dans les carnets de Henri-Pierre Roché intitulés Carnets, Les années Jules et Jim, Première partie, 1920-1921, carnets publiés en 1990 avec une préface de François Truffaut, ou encore par la publication en 1996 de certaines des lettres d’Helen Hessel à Henri-Pierre Roché dans les Lettres d’Helen, lettres à Henri-Pierre Roché, 1920-1921.

 

Biographie de François Truffaut

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
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3 génériques  de Truffaut:

  • La nuit américaine: générique reproduisant les mouvements des enregistrements de la bande son
  • Le générique est sans textes écrits dans Farenheit 451 et cela introduit à un film où la parole écrite est bannie et persécutée (les livres son brûlés comme dangereux)
  • Jules et Jim : le générique présente les deux amis qui s’amusent ensemble et donne la clé de lecture du film (qui est par ailleurs qualifié de dramatique)

Biographie de François Truffaut

Naissance :  06 février 1932 à Paris

Décès : 21 octobre 1984 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Liens familiaux : Il se marie en 1981 avec l’actrice Fanny Ardant.

Formation

Après une enfance solitaire et malheureuse, un service militaire interrompu par une désertion, François Truffaut devient critique de cinéma en 1951 grâce à André Bazin. Aux Cahiers du cinéma puis à Arts, il est un des critiques les plus brillants et les plus provocateurs des années 50. Adepte d’un cinéma résolument classique représenté par Jean Renoir ou Jacques Becker, il fustige le cinéma français de l’époque et exalte certains maîtres du cinéma américain. Il défend un cinéma ” d’auteurs ” et préfigure ainsi l’avènement de la Nouvelle vague dont il est un des théoriciens.

Carrière au cinéma

Dès son court métrage Les Mistons (1958), François Truffaut montre où il va se situer : dans une tradition française fondée sur l’observation de la vie quotidienne et sur l’étude de caractères. Les Quatre cents coups (1959) ouvre le cycle Antoine Doinel qui fait la réputation du cinéaste : L’Amour à vingt ans (1962), Baisers volés (1968), Domicile conjugal (1970), L’Amour en fuite (1978). En apparence, son oeuvre se fond dans un certain classicisme et paraît contredire sa réflexion critique. Cinéaste de la sensibilité, il excelle dans l’autobiographie et le psychodrame, en mêlant l’humour et la tendresse. Son deuxième film Tirez sur le pianiste (1960), inspiré d’un livre de David Goodis, est sa première audace formelle et une première incursion hors d’un univers explicitement personnel. Il alterne par la suite des sujets originaux avec des adaptations d’oeuvres littéraires. Jules et Jim (1961) est un divertissement plein de fraîcheur même si l’on peut y voir une simple chronique bourgeoise. Dans d’autres films (Les Deux Anglaises et le continent, 1971; L’Histoire d’Adèle H., 1975), François Truffaut décrit les mécanismes de la passion avec une distance qui désarçonne souvent le spectateur. Il s’essaie aux films noirs avec La Mariée était en noir (1968) et La Sirène du Mississipi (1970) ou à la science fiction avec Farenheit 451 (1966). Il est convaincant lorsqu’il trouve une touche douce-amère, révélatrice de ses inquiétudes et de ses dons pour la direction d’acteurs : L’Enfant sauvage (1970) et L’Argent de poche (1976) sont d’émouvants regards sur l’enfance, L’Homme qui aimait les femmes (1977) est pathétique, grinçant et profondément       ” français ” La Nuit américaine (1973), un des films qui lui tenait le plus à coeur. Avec La Chambre verte (1978), évocation originale et troublante d’un culte maniaque des morts, il connaît son premier échec commercial. Ses trois derniers films, Le Dernier métro (1980), La Femme d’à côté (1981) et Vivement dimanche(1982), sont à nouveau des oeuvres charmantes et fragiles conçues par le cinéaste comme des ” actes d’amour ” pour ses acteurs. Dans sa diversité apparente, l’oeuvre de François Truffaut tient son unité de la liberté de création du réalisateur, dont la personnalité fait l’unité profonde. Mondialement célébrée, notamment aux Etats-Unis, son oeuvre fait plus souvent l’objet d’un culte que d’un inventaire critique. François Truffaut tient parfois le rôle principal dans ses films. Il joue un rôle important dans Rencontres du troisième type (Steven Spielberg, 1977).

https://www.youtube.com/watch?v=mdLW7dXEbxM

“Bien, tu vas rentrer dans ta chambre, tu vas relire le scénario, tu vas travailler un petit peu et tu vas essayer de dormir. Demain c’est le travail et le travail est plus important .. Ne fais pas l’idiote Alphonse! Tu es un très bon acteur et le travail marche bien.. Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée est boiteuse pour tout le monde  Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse,il n’y a pas les embouteillages, il n’y a pas de temps morts, on avance comme des trains, comme des trains dans la nuit… Les gens comme toi comme moi, tu le sais bien, on est faits pour etre heureux dans le travail, le travail de cinéma, salut Alphonse, je compte sur toi….”

(dans “La Nuit Américaine”, Ferrand parle à Alphonse)

A quoi ça sert le cinéma?

C’est la définition de la poésie de Cocteau. :…. Elle est indispensable, mais je ne sais pas à quoi…

39.20: L’argent de poche (sur les enfants)

La nouvelle vague 

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
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La Nouvelle vague est apparue dans les années d’après guerre alors que des jeunes gens animés par un désir de cinéma aspiraient à une vie libre et sans convention. Le cinéma français de cette époque était relativement dépourvu de créativité et d’originalité, se contentant souvent d’être un simple support au roman.  Les jeunes cinéastes de la Nouvelle vague ont bousculé les règles en revoyant tous les fondements du cinéma. Ainsi le point de vue du spectateur est parfois pris en considération dans le film par le biais d’interpellation du spectateur, des jeux de mise en abyme sur le cinéma questionnent les différents points de vue cinématographiques, de nombreux jeux d’arrêt sur image, de ralentis, de style saccadé sont également créés… Tout cela s’unit afin que le film rappelle sans cesse qu‘il est un film, que c’est du cinéma. Un effet de réalisme s’instaure : le réalisateur ne cherche plus à tromper le spectateur avec du faux vrai mais à montrer la réalité du cinéma comme elle est, notamment, avec ses plans qui ne sont pas continus dans le temps comme pourrait le croire ou l’oublier le spectateur, avec ses acteurs qui ne sont là que pour être acteurs d’un film et non acteurs d’une histoire ou d’un scénario et avec ses décors qui n’existent que parce qu’ils ont un pouvoir symbolique que parce qu’ils ressemblent à la réalité. Ainsi, ce mouvement ne cherche pas à reproduire la réalité comme elle devrait être mais à montrer la réalité du cinéma comme elle est.

Truffaut dira de La Nouvelle Vague :« La nouvelle Vague ce n’est ni un mouvement, ni une école, ni un groupe, c’est une quantité, c’est une appellation collective inventée par la presse pour grouper cinquante noms de nouveaux qui ont surgi en deux ans[…] cette masse de films n’a en commun qu’une somme de refus (concernant les méthodes de tournage) , […] malheureusement, ces films (ont l’apparence) de ce qu’on pourrait surnommer le « saganisme » : voitures basses, bouteilles de scotch, amours rapides, etc. La légèreté de ces films passe, parfois à tort, parfois à raison, pour de la frivolité. »

Truffaut se réfère au refus des nouveaux cinéastes d’adopter des thématiques trop engagées, de proposer comme critère d’évaluation le contenu éthique du film, le message en termes de valeurs et de s’inspirer toujours à la littérature comme modèle esthétique et éthique.

C’était très net dans le texte célèbre de Truffaut « Une certaine tendance du cinéma français » (Cahiers, n° 31, janvier 1954).  En même temps qu’il critique la « qualité française » à cause de son académisme, il réclame avec insistance qu’on fasse place à la génération montante. Quatre ans après cette attaque contre le vieux cinéma, et un an avant d’apporter à l’appui de ses thèses les irréfutables Quatre Cents Coups, Truffaut rédigeait « Seule la crise sauvera le cinéma français », publié à la une d’Arts le 8 janvier 1958. Rien de moins que l’annonce explicite de ce que va être la Nouvelle Vague. Il analyse la dérive structurelle d’une industrie enfoncée dans le confort matériel et la course au succès par des procédés de plus en plus routiniers… Et de lancer : « II faut filmer autre chose, avec un autre esprit. » II énonce alors un programme à la fois esthétique et moral, technique et économique. Il exhorte à abandonner les studios en même temps que les types de récit en usage, il clame qu’il ne faut plus tenter de pénétrer l’industrie mais aller planter ses caméras ailleurs. Et conclut : « II faut être follement ambitieux et follement sincère, pour que l’enthousiasme des prises de vues se communique à la projection et qu’il gagne le public. » C’est précisément ce que vont accomplir, dans les quatre ans qui suivent, Truffaut et ses «copains de la Nouvelle Vague », comme il les appellera plus tard.

Caractéristiques formelles et esthétiques

On voit apparaître une nouvelle façon de produire, de tourner, de fabriquer des films qui s’oppose aux traditions et aux corporations. L’invention du magnétophone portable autonome, celle de la caméra 16mm Éclair, légère et silencieuse, le goût des tournages en extérieur, imposent une nouvelle esthétique plus proche du réel. Cette rupture entre cinéma de studio et cinéma extérieur est mise en scène notamment dans La Nuit américaine de François Truffaut (1973) : dans une mise en abyme, le film nous montre la réalisation d’un film avec caméra sur grue et décalages (tournage d’une scène d’hiver en plein été, tournage d’une scène de nuit en plein jour, la fameuse « nuit américaine ») ; Ferrand, le réalisateur (incarné par Truffaut lui-même), admet que ce film est sans doute le dernier à être tourné de cette manière, sorte de testament de l’« ancien » cinéma et de manifeste de la « Nouvelle Vague ». […]

Les représentants les plus importants de cette génération:

Claude Chabrol, Jean Rouch, Agnès Varda, François Truffaut, Jean-Luc Godard,  Jacques Rivette,Eric Rohmer, Louis Malle, Alain Resnais.

 

Interview sur la Nouvelle vague   https://www.youtube.com/watch?v=98I1_cgE7DA

Claude Chabrol a réussi à avoir 30 millions de francs comme héritage mais il ne voulait pas les dépenser tous.. donc il a ………

Son thème était………………………..

Pour chercher des producteurs il voulaient connaître l’épaisseur des tapis, parce que……

Jean Rouch se moque des médias et des moyens d’information qui donnent une image rassurante de la réalité et il propose …..

Il se considère comme …….

Agnès Varda fait son premier film comme certains jeunes auteurs font leur …..

Quel romancier américain l’-t-il impressionnée?

Quel est le film le plus connu de Varda? Que veut-elle faire?

Dans ce film le centre est……….

La protagoniste ne doit pas être trop normale. En effet…..

François Truffaut dit de sa première expérience cinématographique (Les Mistons), qu’il avait peur…….                     , puis dans les 400 coups, il dit que les enfants sont très bons quand……………

et mauvais quand…………………

Antoine Doinel répond à la question qu’on lui pose sur l’argent volé à sa grand-mère que……..

Sa mère …………………..

La course à la mer et la fin des 400 coups. Que dit Fr. Truffaut?

 Jean-Luc Godard, a trouvé un producteur qui lui demande s’il a un sujet cinématographique intéressant et………………..

C’est ………….. qui l’aide

Godard a fait un film quiétait l’opposé………………….

Que voulait faire Godard?

 

 

 

 

 

des avant-garde au réalisme poétique

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
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Pendant les années 1920 le cinéma subit un processus de radicale transformation annulation et redéfinition de statut et de mécanismes  expressifs. Un processus qui investit aussi totalement la cinématographie française et qui produisit vraiment grâce à un intense dialogue entre futurisme, expressionnisme, dadaïsme et surréalisme, quelques monuments de l’Histoire di Cinéma mondial. Les réalisateurs, nourris d’abord de littérature, vont défendre l’idée d’un cinéma comme art visuel, peinture en mouvement. Recourant à des cadrages insolites et à des effets de montage très rythmés, ils bousculent la tranquillité du spectateur moyen du cinéma populaire. Du point de vue de l’histoire du court métrage, ils permettent de dessiner deux directions que l’on peut suivre jusqu’aujourd’hui : d’une part, des films réalisés par des artistes, de l’autre, l’idée que le court mène au long métrage.

Des plasticiens ont écrit des poèmes ou des pièces de théâtre, des poètes se sont mis à peindre, le geste artistique circule d’un champ à l’autre, mais le cinéma est d’un accès difficile.

Seule la modicité des coûts du court métrage a permis que des artistes d’autres domaines s’emparent provisoirement du cinéma. En 1924, Fernand Léger fait une incursion remarquée avec Le Ballet mécanique, montage de plans affranchi de toute contrainte narrative, mélange d’objets animés et de prises de vue réelles. Au même moment Man Ray, tout juste débarqué des Etats-Unis, se lie d’amitié avec les dadaïstes et réalise ses premiers essais filmiques avec Marcel Duchamp. Souvent inspiré de son travail photographique, son cinéma peut apparaître comme la traversée des avant-gardes cinématographiques des années 1920 au cinéma abstrait, réflexion sur la représentation, montage rythmique de parties de corps et plans de rues (Emak Bakia), surréalisme d’après des poèmes-scénarios de Robert Desnos. Duchamp de son coté, a réalisé un seul film, Anémic Cinema (1925), alternance de disques en rotation, les uns optiques, les autres porteurs de phrases inscrites en spirale.

Ce rapport entre arts plastiques et cinéma renaît à chaque mouvement artistique. Toutes ces œuvres  à la frontière des arts plastiques appartiennent à ce domaine du cinéma, majoritairement peuplé de courts métrages, qualifié, au gré des tendances, de cinéma « pur », « différent », « expérimental », « d’avant-garde ». Ce mouvement parallèle, les plus souvent souterrain, se poursuit jusqu’aujourd’hui avec une reconnaissance artistique très variable, mais suivi par un noyau de fidèles constamment renouvelé.

Exemples différents, mais liés par :

  • a) La volonté de se placer en dehors de l’apparat cinématographique industriel
  • b) Une forte charge anti-institutionnelle
  • c) Une expérimentation linguistique et expressive
  • d) Un  croisement entre les expériences artistiques relevent de plusieurs domaines artistiques
  • e) Un refus du rôle d’évasion du cinéma, de toute identification à des personnages et à des histoires.

Voilà des séquences extraites de cinq exemples :

Entr’acte de René Clair Francis Picabia Marcel Duchamp (1924) https://www.youtube.com/watch?v=_M3FOkqBOLA

Le ballet mécanique de Fernand Léger, France 1924 https://www.youtube.com/watch?v=9SgsqmQJAq0

Anémic cinéma de Marcel Duchamp, France 1926 https://www.youtube.com/watch?v=dXINTf8kXCc

Emak Bakia de Man Ray, France 1926  https://www.youtube.com/watch?v=LKftw3jxheo

Dadaist film deDuane Richardson  1925  https://www.youtube.com/watch?v=oeosT_6vG7g

Tous films d’avant-garde, plus dada peut-être que simplement surréalistes. Le dadaïsme est, en effet, un courant artistique qui, comme le soutient Vaché : « manque de la capacité de créer des projets, il n’a rien à exprimer à travers ses choix artistiques, que le sentiment d’inutilité théâtrale (et sans joie ) de tout ».

  Entre les deux guerres : le réalisme poétique

Si  Feyder donna naissance au « réalisme poétique » ( après les vols pindariques des avant-garde  un retour aux thèmes de la «  représentation vraie  »)  avec Pension Mimosa de 1934 ce fut avec Julien Duvivier, Marcel Carné et Jean Renoir , fils du peintre Jean Auguste Renoir, que le mouvement s’affirma définitivement. Voilà alors Pépé le Moko de Duvivier en 1937, qui contribua à la renommée mondiale de Jean Gabin, mais  surtout une des expressions les plus réussies du mouvement : La grande illusion, de Jean Renoir de 1937. Renoir fut par la suite obligé  de s’expatrier aux Etats-Unis, mais il dirigea auparavant La règle du Jeu considéré unanimement par la critique mondiale un des meilleurs films de tous les temps.

Quatre noms à rappeler absolument :

  • Julien Duvivier
  • Jean Vigo 
  • Marcel Carné 
  • Jean Renoir 

(traduction de G. Sebellini d’un texte de R. Figazzolo)

 

JULIEN DUVIVIER (1896-1967) – Films principaux:

Films muets(1919-1930) :

  • 1921 : Crépuscule d’épouvante
  • 1925 : Poil de Carotte
  • 1930 : Au bonheur des Dames

Films parlants d’avant-guerre (1931-1940) :

  • 1936 : La Belle Equipe
  • 1937 : Pépé le Moko
  • 1939 : La fin du jour

Films de l’intermède américain (1941-44) :

1944 : L’imposteur

L’après-guerre (1946-59) :

  • 1948 : Anne Karénine
  • 1952 : Le petit monde de Don Camillo
  • 1956 : Voici le temps des assassins

Derniers films (1960-67 ):

  • 1960 : La Grande Vie
  • 1962 : Le Diable et les Dix Commandements

 

 

JEAN VIGO (1905-1934)

  • 1933 : Zéro de conduite
  • 1934 : L’Atalante

 

MARCEL CARNE’ (1906-1996)

L’un des plus grands et célèbres metteurs en scène français : une grande importance sa collaboration avec le poète Jacques Prévert est à l’origine de quelques-uns des films les plus importants de la cinématographie française. Parmi ces films :

  • 1938 : Quai des brumes
  • 1939 : Le jour se lève
  • 1942 : Les Visiteurs du soir
  • 1945 : Les Enfants du paradis
  • 1946 : Les Portes de la nuit
  • 1953 : Thérèse Raquin

 

JEAN RENOIR (1894-1979)

Fils d’Auguste Renoir (peintre).

  • 1936 : Partie de campagne
  • 1937 : La grande Illusion
  • 1939 : La Règle du Jeu
  • 1954 : French Cancan
  • 1959 : Le Déjeuner sur l’herbe

Tous ces auteurs/réalisateurs font partie de ce qu’on appelle “la qualité française”.

 1895 : la naissance du cinéma

Pubblicato da maggipinto-salvadori in 25 giugno 2014
Pubblicato in: cinéma. Lascia un commento

(adapté de Le cinéma de Fr. Vanoye, Paris, Nathan, 1998)

Durant des siècles, d’innombrables expériences ont annoncé le cinéma. Celui-ci naît en 1895 grâce aux nouvelles techniques, et à la création d’un contexte social de projection : la séance de cinéma.

Avant le cinéma

* Les ombres : depuis les premiers théâtres d’ombres en Extrême-Orient, une série de dispositifs de projection d’ombres, souvent associés à la magie ou à la sorcellerie, n’a cessé de fasciner ou de terrifier les spectateurs. Parmi eux, dès le XIIIe siècle, la camera obscura, perfectionnée à la Renaissance, par les peintres, embryon du futur appareil photographique ; la « machine à métamorphoses » inventée vers 1650 par le jésuite allemand Athanasius Kircher (1601-1680) ; enfin la lanterne magique, créée en 1659 par le Néerlandais Christiaan Huygens (1629-1695) et améliorée à la fin du XVIIIe siècle par Étienne-Gaspard Robert, qui ne s’inclinera que devant le cinéma.

* Les appareils : au cours de la seconde moitié du XIXe siècle naît une famille d’appareils (stroboscope, praxinoscope, etc.) fonctionnant selon un principe identique : le spectateur regarde à travers des fentes une série d’images (dessins ou photos) qui tournent rapidement. L’étroitesse des fentes et le phénomène de la persistance rétinienne créent artificiellement la synthèse du mouvement. C’est Thomas Edison (1847-1931) qui réalise en 1894 le plus proche ancêtre du cinéma: le kinétoscope, caisse de bois dans laquelle défile un film 35 mm perforé (dont le standard actuel a pratiquement conservé les caractéristiques).

L’invention

* Personne n’a inventé le cinéma qui restera une œuvre collective, née dans un climat de méfiance et de trahison. En 1895, de nombreux inventeurs, en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis, en France, touchent presque au but. C’est la course aux brevets et la mode des procès. C’est cette année-là que les frères Lumière mettent au point leur caméra réversible servant à la prise de vue comme à la projection. Appelée d’abord « kinétoscope de projection », elle sera vite rebaptisée « cinématographe». Cependant, cet appareil ne sera jamais commercialisé, et son mécanisme, qui ménage peu la pellicule et provoque des sautes d’image à la projection, sera vite abandonné.

* En différents points du globe, cette même année, on peut assister aux premières projections publiques et payantes. C’est la naissance des premières séances et des premiers publics de cinéma. La plus célèbre (mais non la première) est donnée a l’initiative d’Antoine Lumière, père de Louis et Auguste, au salon indien du Grand Café, à Paris, le 28 décembre. Au programme, entre autres : La Sortie des usines Lumière, L’Arroseur arrosé, etc. L’expérience de la famille Lumière est couronnée de succès.  Le cinématographe, déjà surnommé « cinéma », ne va pas tarder à devenir une industrie.

LE TEMPS DU MUET. 1896-1929(adapté de J-P Jeancolas: Histoire du cinéma français.Paris, A.Colin 2007)

L’histoire dont il est question ici est celle du « cinéma spectacle » qui s’est rapidement constitué en septième art. Indubitablement, cette histoire commence le soir du 28 décembre 1895. Ce jour-là, les premiers spectateurs ont payé un franc un ticket d’entrée pour s’asseoir face à un écran blanc.  

C’est en peu de mois qu’en 1896, en France, autour de l’outil mis au point par les frères Lumière, quelques hommes en définissent les usages possibles, et par là-même orientent d’une manière durable ce que sera le cinéma de tout un siècle.

 LES FRÈRES LUMIÈRE

Auguste et Louis Lumière, les frères lyonnais, souhaitent rentabiliser au plus vite la machine dans laquelle ils n’ont qu’une confiance relative (on connaît la célèbre phrase attribuée à Louis Lumière le jour où il a engagé un de ces jeunes gens dont il fera les premiers opérateurs professionnels Félix Mesguich : « Ce n’est pas une situation d’avenir que nous vous offrons, c’est plutôt un métier de forain, cela peut durer six mois, une année peut-être, peut-être moins... »).

Au cours du premier semestre de 1896, le Cinématographe Lumière — « Thé Lumière Brothers Cinematograph » comme disent les affiches du Keith’s Music Hall de New York le 18 juin – est présenté avec un immense succès dans les principales capitales européennes et dans nombre de grandes villes du monde. Pour alimenter ces projections, qui se multiplient aussi dans les villes et les foires françaises, les Lumière forment et envoient dans le monde entier des opérateurs comme Mesguich . De leurs voyages souvent aventureux, ils rapportent les « vues » qui se constituent en catalogue : les « listes » éditées par la firme (1 424 titres dans le catalogue imprimé en 1907) ne représenteraient qu’un tiers de la production totale.

Le nom de Lumière est, à juste titre, attaché à un certain type de cinéma qui sera qualifié plus tard de documentaire. Louis Lumière est le premier cinéaste du réel, qu’il sait organiser avec un sens aigu de l’image du cadre, de l’éclairage, du mouvement et de la tension à l’intérieur d’un plan unique. Très tôt, les opérateurs maison tournent des vues panoramiques : installée sur un bateau ou sur un wagon, la caméra se déplace, anticipant le travelling. Pourtant, la firme lyonnaise a aussi produit et diffusé des films de fiction, comédies à gags (le célèbre Arroseur arrosé, un des dix films du 28 décembre) ou reconstitutions historiques – ces dernières après 1897, pour faire face à la concurrence de Méliès et de Pathé. Après 1898, la production Lumière diminue, elle s’interrompt définitivement vers 1905.

 GEORGES MÉLIÈS

Georges Méliès, à la différence des Lumière, est d’abord un professionnel du spectacle. Issu d’une famille de riches industriels, il avait acheté un petit théâtre sur les boulevards — qui étaient alors le centre de la vie mondaine à Paris — et y donnait des spectacles d’illusions : prestidigitation, féerie et merveilleux.

En décembre 1895, il avait été un des premiers spectateurs des films du Salon indien et avait proposé à Antoine Lumière (le père des inventeurs) de lui acheter un appareil pour dix mille francs. Refus des Lumière. Méliès s’est alors procuré à Londres un appareil concurrent, qu’il a bricolé et rebaptisé Kinétograph.
Le 10 juin 1896, il tourne son premier film dans le jardin familial de Montreuil. Une imitation de film Lumière. Sitôt tirés, ses films sont projetés dans son Théâtre Robert Houdin où ils remplacent progressivement les séances de prestidigitation.
Méliès crée une société de production, la Star Film, et dans l’hiver 1896 fait construire son premier studio. Il en fera construire un second en 1908.
Il y tournera entre six cents et huit cents films, quelques vues documentaires, des actualités reconstituées, des films historiques (une Jeanne d’Arc en douze tableaux produite en 1900) et quantité de fantaisies, de féeries, de diableries pétillantes qui assureront son succès.
Il travaille généralement dans des décors peints sur toile, mais il lui arrive aussi de sortir sa caméra en plein air. Il emploie des acteurs familiers et prend un plaisir visible à paraître en personne devant la caméra.
Ses films sont exploités en noir et blanc et en couleur —la pellicule est alors coloriée à la main – dès 1897, dans des ateliers où travaillent plusieurs dizaines d’ouvrières. L’activité de la Star Film est telle qu’en 1902, Georges Méliès envoie son frère Gaston aux Etats-Unis : la succursale américaine de la firme est créée en 1903.
C’est dans ces années que l’art de Méliès — le   « magicien de Montreuil » atteint son apogée (Le Voyage dans la lune en 1902). Mais il évolue peu et, après 1905, le public se lasse. La production de la Star Film cesse en 1912.

 

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